En
droit français les perquisitions sont réglementées par les articles 56 et
suivants du Code de procédure pénale. La perquisition est l’autorisation donnée
aux forces de l’ordre de s’introduire au domicile d’une personne suspectée
d’avoir commis une infraction.
Le
régime de la perquisition diffère selon qu’elle ait lieu au cours d’une enquête
préliminaire ou bien au cours d’une enquête de flagrance.
Lors
d’une enquête préliminaire, l’accord de l’intéressé est indispensable pour les
infractions punies d’une peine inférieure à 5 ans d’emprisonnement. Si
l’infraction recherchée est punie d’une peine égale ou
supérieure à 5 ans d’emprisonnement, les enquêteurs peuvent alors passer outre
le consentement de l’intéressé, après avoir obtenu l’autorisation du juge des
libertés et de la détention sur requête du procureur. La décision rendue par le
JLD doit être écrite et motivée et doit y figurer la qualification de
l’infraction recherchée ainsi que l’adresse du ou des lieux ou concernés.
Lors
d’une enquête de flagrance, le régime de la perquisition est plus souple. En
Effet le consentement de l’intéressé, ainsi que l’autorisation du JLD ne sont
pas nécessaires.
Au
cours des deux enquêtes, les perquisitions peuvent donner lieu à des saisies
sur tous les objets, qui pourraient faciliter la manifestation de la vérité. La
mesure doit être mise en œuvre par un officier de police judiciaire ou de
gendarmerie. Il peut toutefois délégué son pouvoir à un agent subalterne.
Le
déroulement de la mesure est coercitive, mais ne peut débuter qu’entre 21h du
soir et 6h du matin. Il existe des exceptions à ce régime. En effet, des
perquisitions nocturnes peuvent être effectuées dans certains lieux, tel que
les cafés et lieux de spectacles, les lieux se livrant à la prostitution ou au
trafic de stupéfiants, ainsi que dans le cadre de crime ou délit organisé. Dans
ce dernier cas, le JLD doit avoir donné son accord.
Le
déroulement de la perquisition doit se faire dans le respect des libertés
individuelles. Tout d’abord la personne concernée doit être présente. En cas
d’absence, deux témoins sont réquisitionnés. La perquisition fera en outre
l’objet d’un procès verbal et les objets saisis seront placés sous main de
justice ou scellés.
En
raison du secret professionnel associé à l’exercice de certaines professions, celles-ci bénéficient d’un régime
dérogatoire. Il s’agit en particulier des avocats et des médecins. Une
perquisition ne peut être menée dans un cabinet d’avocat ou de médecin que par
un magistrat accompagné d’un représentant de l’ordre professionnel concerné. Si
un désaccord surgit entre le magistrat et la bâtonnier, quant à la saisie de
certains documents, alors un avis est rendu par le JLD dans les 5 jours suivant
la saisie. Cet avis peut annuler la perquisition.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire